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Évaluer l’aptitude à conduire

L’inévitabilité de la cessation de conduire chez les personnes atteintes de différents types de troubles neurocognitifs, indépendamment du type, rend essentielle d’évaluer l’aptitude à conduire en menant une évaluation en cabinet à divers stades de la progression de la maladie. Cela est important pour la sécurité des personnes atteintes de trouble neurocognitif et du public. Étant donné qu’une gamme de facteurs complexes peuvent avoir un effet sur l’aptitude à conduire, il est important de recueillir de l’information de différents points de vue pendant l’évaluation. Il est tout aussi important d’appuyer votre décision sur la somme des observations plutôt qu’à partir d’une composante particulière de l’évaluation. De plus, après l’évaluation, vous devez suivre les exigences prévues par la loi de votre province ou territoire relatives à la déclaration d'une conduite non sécuritaire. Apprenez ce que cela signifie d’utiliser une approche détaillée pour parvenir à une décision et suivez ces étapes pour mener une évaluation en cabinet.

Une évaluation en cabinet de l’aptitude à conduire ne peut pas garantir une exactitude absolue dans la prédiction d’une conduite non sécuritaire. Cependant, elle peut révéler des problèmes qui pourraient indiquer que la personne atteinte de trouble neurocognitif n’est plus apte à conduire. Par conséquent, il est important que vous adoptiez une approche qui prend en considération la gamme de facteurs qui peuvent avoir un effet sur l’aptitude à conduire. Cela nécessite la collecte d’information sur différents facteurs, comme le type et la gravité du trouble neurocognitif, les antécédents de conduite, un examen physique et des tests cognitifs. Puis, vous devrez prendre votre décision clinique en tenant compte de la somme de vos observations, pas seulement une composante particulière de l’évaluation.

Suivez ces étapes pour garantir que votre décision clinique repose sur la totalité de vos observations, autrement dit, que votre approche est cumulative. Vous pouvez également télécharger et imprimer ce résumé pour référence pendant que vous évaluez l’aptitude à conduire.

D’autres ressources qui comprennent des éléments (non validés) que vous devez prendre en considération pour mener une évaluation détaillée de l’aptitude à conduire sont Clinical Assessment of Driving Related Skills (CADRes) et Driving and Dementia Toolkit.

Suivez les étapes ci-dessous :

Documentez ces aspects du diagnostic de trouble neurocogitif.

L’impact potentiel de différents types de troubles neurocognitifs sur la conduite automobile.

Documentez le type de trouble neurocognitif, car même au début, certains types peuvent avoir un impact sur la conduite automobile.
    • Par exemple, la dégénérescence fronto-temporale peut être associée à un piètre jugement social et de l’impulsivité, en plus de déficits de la fonction exécutive, ce qui peut être un danger au volant.
    • Par exemple, la démence à corps de Lewy peut être associée à des hallucinations, à des perturbations motrices et à un niveau de vigilance fluctuant, en plus de déficits d’attention et visuospatiaux, ce qui peut être un danger au volant.

    Impact fonctionnel du trouble neurocognitif

    Évaluez l’impact fonctionnel du trouble neurocognitif, car les capacités fonctionnelles diminuent à mesure que la maladie progresse, ce qui peut avoir un effet sur l’aptitude à conduire.

    Les activités de la vie quotidienne (AVQ) de base = s’habiller, les transferts et la mobilité, les soins corporels, la douche, la toilette (p. ex. se raser, se brosser les dents, se peigner, se maquiller) et manger.

    Les activités instrumentales de la vie quotidienne (AIVQ) = activités liées au travail ou au volontariat, gestion des médicaments, gestion financière, emplettes, préparation des repas, usage de la technologie, ménage et loisirs.

    • Si des AVQ sont touchées en raison d’un déficit cognitif, la gravité du trouble neurocognitif a progressé au point où la conduite automobile n’est plus sécuritaire.
    • Si 2 AIVQ ou plus sont touchées en raison d’un déficit cognitif (mais aucune AVQ de base), il est vraisemblable que la conduite automobile l’est également. Si la personne atteinte de trouble neurocognitif veut continuer à conduire, une évaluation complète de la conduite automobile est vivement recommandée.
    (Sources: Rapoport et al., 2018 et Association médicale canadienne, 2019)

    De nombreux problèmes médicaux et psychiatriques sont courantes chez les personnes âgées. Plusieurs de ces problèmes sont associées à la conduite avec facultés affaiblies, due non seulement aux symptômes, mais parfois également aux traitements, comme des médicaments ou substances, et aux effets indésirables. Par conséquent, documentez les comorbidités médicales ainsi que les médicaments et substances.

    Comorbidités médicales

    Déterminez s’il y a des problèmes médicaux ou une mobilité réduite pouvant avoir un effet négatif sur l’aptitude à conduire.
      • Cancer
      • Maladie cardiovasculaire
      • Néphropathie chronique
      • Perte auditive
      • Antécédents de chutes
      • Mobilité réduite
      • Maladie métabolique (p. ex. diabète de type II ou hypothyroïdisme)
      • Troubles musculosquelettiques (p. ex. arthrite)
      • Maladies neurologiques (p. ex. sclérose en plaques ou maladie de Parkinson)
      • Maladie psychiatrique
      • Maladie respiratoire
      • Trouble du sommeil (p. ex. apnée)
      • Accident vasculaire cérébral
      • Perte de vision

        Médicaments ou substances

        Indiquez tout médicament ou substance qui peut causer une déficience cognitive, comme la somnolence, la diminution de concentration ou le ralentissement du temps de réaction.

          Par exemple :

          • l’alcool, le cannabis, la benzodiazépine, les narcotiques, les antipsychotiques, les sédatifs, etc.;
          • les anticholinergiques qui peuvent avoir un effet négatif sur la cognition, comme les relaxants musculaires, les tricycliques, les antidépresseurs, les antihistaminiques, les antiémétiques, les antiprurigineux, les antispasmodiques, etc.

            Documentez la perception de la personne atteinte de trouble neurocognitif de son aptitude à conduire et surtout la perception du proche aidant.

            Perception de la personne atteinte de trouble neurocognitif

            Demandez-lui si elle a eu l’un des incidents de conduite automobile suivants tout en gardant présent à l’esprit qu’elle peut ne pas réaliser ni se souvenir que le trouble neurocognitif a un effet sur sa façon de conduire.

            La présence ou l’absence de préoccupations de la part de la personne atteinte de trouble neurocognitif peut avoir peu de rapport avec sa performance sur route et les résultats. Par conséquent, il est également important de recueillir un historique d’un proche aidant.

            Utilisez ce questionnaire du patient tiré de l’appendice de l’article d’Iverson et de ses collègues (2010) pour vous aider à identifier les personnes atteintes de trouble neurocognitif qui pourraient courir un risque accru de conduite non sécuritaire. Les autres incidents de conduite automobile à prendre en considération dans votre évaluation comprennent :

            • les collisions récentes, les dommages de la voiture ou les accidents évités de justesse, ainsi que les contraventions ou les mises en garde de la police;
            • les comportements de conduite automobile inquiétants, comme se perdre ou avoir besoin d’un copilote, conduire trop vite ou trop lentement, et tourner (surtout les virages à gauche non protégés), changer de voie ou converger de façon non sécuritaire;
            • d’autres signes d’avertissement, comme de brûler des panneaux d’arrêt ou des feux rouges, de manquer des sorties, d’hésiter ou de s’arrêter aux feux verts, et les coups de klaxon ou les gestes de la main d’autres conducteurs.

            Perception du proche aidant

            La perception du proche aidant de la conduite automobile de la personne atteinte de trouble neurocognitif peut être plus exacte que celle de la personne elle-même en raison de sa perte de compréhension. Cependant, les preuves montrent que si la famille ou des amis s’inquiètent de la conduite automobile d’une personne dont ils s’occupent, cela est souvent indicatif de son aptitude à conduire, alors que s’ils n’ont aucune préoccupation à ce sujet, cela n’est pas nécessairement indicatif de son aptitude à conduire. Idéalement, l’information doit résulter d’un déplacement récent dans la voiture avec la personne atteinte de trouble neurocognitif au volant.

            Demandez-leur quelles sont leur expérience et leur perception de l’aptitude à conduire de la personne atteinte de trouble neurocognitif.

            Soyez conscient(e) du fait que certains membres de la famille peuvent être biaisés parce qu’ils comptent sur la personne atteinte de trouble neurocognitif pour leurs déplacements.

            Inversement, d’autres peuvent avoir des préjugés voulant que les personnes âgées soient généralement des conducteurs dangereux.

            Ils peuvent être plus bavards si vous leur demandez quelle est leur perspective en l’absence de la personne atteinte de trouble neurocognitif.


              Utilisez ce questionnaire pour la famille ou pour le proche aidant tiré de l’appendice de l’article d’Iverson et de ses collègues (2010) pour vous aider à identifier les personnes atteintes de trouble neurocognitif qui pourraient présenter un risque accru de conduite non sécuritaire.

              Les autres incidents de conduite automobile à prendre en considération dans votre évaluation comprennent :

              • les collisions récentes, les dommages de la voiture ou les accidents évités de justesse, ainsi que les contraventions ou les mises en garde de la police;
              • les comportements de conduite automobile inquiétants, comme se perdre ou avoir besoin d’un copilote, conduire trop vite ou trop lentement, et tourner (surtout les virages à gauche non protégés), changer de voie ou converger de façon non sécuritaire;
              • d’autres signes d’avertissement, comme de brûler des panneaux d’arrêt ou des feux rouges, de manquer des sorties ou de s’arrêter aux feux verts, et les coups de klaxon ou l’irritation d’autres conducteurs.
              Posez des questions aux proches aidants comme celles qui figurent ci-dessous. Posez-vous également les mêmes questions en tant que fournisseur de soins de santé.

              • Monteriez-vous dans une voiture conduite par la personne atteinte de trouble neurocognitif?
              • Laisseriez-vous un petit-enfant monter dans la voiture conduite par la personne atteinte de trouble neurocognitif?
              • La personne atteinte de trouble neurocognitif serait-elle capable de freiner à temps si un enfant courait après un ballon devant la voiture?

              Si vous avez des préoccupations, prenez-les sérieusement comme alerte que la conduite automobile de la personne atteinte de trouble neurocognitif est non sécuritaire.

              Si vous n’avez pas de préoccupation, n’oubliez pas qu’indépendamment du fait qu’il n’y en a pas, la conduite peut quand même être non sécuritaire parce que les proches aidants peuvent ne pas être conscients d’une conduite automobile non sécuritaire ou incapables de l’évaluer, ou qu’ils protègent la personne atteinte de trouble neurocognitif ou leurs propres intérêts.

              Utilisez un test de dépistage cognitif général pour évaluer la cognition globale. Envisagez certains des tests cognitifs mentionnés ci-dessous. Cependant, gardez à l’esprit qu’aucun test individuel ni groupe de tests n’est d’une sensibilité ou spécificité suffisante pour déterminer à lui seul la conduite automobile non sécuritaire. Par conséquent, incluez les résultats de l’examen cognitif comme une seule de plusieurs composantes à prendre en compte dans le cadre d’une évaluation complète de l’aptitude à conduire. En menant l’examen, assurez-vous que la personne atteinte de trouble neurocognitif porte ses lunettes ou sa prothèse auditive (s’il y a lieu). Observez également si elle :

              • résiste à faire le test,
              • manifeste des hésitations, de l’obstination, de l’anxiété ou des crises de panique;
              • est lente à effectuer les tâches cognitives;
              • manifeste de l’irritabilité, de l’impulsivité ou de la distraction;
              • est incapable de comprendre le texte, oublie les instructions ou fait de multiples corrections.

              De plus, lors de l’interprétation des résultats de tout test cognitif, assurez-vous de tenir compte de variables comme une scolarité limitée et des antécédents de mauvaise performance lors de tests antérieurs avec un crayon et du papier. Il existe également beaucoup d’autres tests neuropsychologiques qui ne sont pas mentionnés ci-dessous. Cependant, comme mentionné précédemment, la recherche n’a pas trouvé de test ni de batterie de tests suffisamment sensible ou spécifique pour prédire avec exactitude à lui seul la conduite automobile dans le monde réel. La clé de l’information de votre décision au sujet de la sécurité de la conduite automobile de la personne atteinte de trouble neurocognitif est de combiner l’information de l’évaluation cognitive aux autres aspects recommandés de l’évaluation de l’aptitude à conduire.

                  Évaluation de la cognition générale

              Évaluation de la vitesse de traitement

              • Administrez le test Trail Making A.
                • Cette boîte à outils suggère une note limite de 2 minutes ou plus, ou de 2 erreurs ou plus pour une conduite non sécuritaire. Cependant, ces notes limites n’ont pas été validées.

              Évaluer le fonctionnement exécutif et la vitesse de traitement

                • Administer le test Trail Making B.
                  • Cette boîte à outils suggère une note limite de 3 minutes ou plus, ou de 3 erreurs ou plus, pour une conduite non sécuritaire; de 2 à 3 minutes, ou de 2 erreurs, pour une conduite incertaine; et de moins de 2 minutes, ou de 2 erreurs, pour une conduite sécuritaire. Cependant, ces notes limites n’ont pas été validées.
                • Administrez le test du labyrinthe de Snellgrove

                  Évaluez les capacités visuospatiales

                  • Administrez :
                    • le test des pentagones qui se recoupent  (qui figure dans MMSE);
                    • le test de copie de cubes (qui figure dans MoCA et RUDAS);
                    • le test de dessin d’horloge (qui évalue également la fonction exécutive, dont une version figure dans MoCA).

                  Évaluer le jugement et la compréhension

                    Posez des questions au sujet de différents scénarios hypothétiques de conduite automobile. Utilisez des questions comme :

                    • Que feriez-vous si une poubelle roulait devant votre voiture pendant que vous conduisez?
                    • Pensez-vous que vous devrez cesser de conduire un jour parce que vous êtes atteint(e) de trouble neurocognitif?
                    • Avez-vous des problèmes de mémoire ou de vitesse à penser à quelque chose?

                     

                    Évaluez les capacités motrices et sensorielles nécessaires pour conduire un véhicule. Par exemple, évaluez s’il y a des problèmes qui compliquent la conduite automobile, comme des problèmes de vision ou des restrictions de mobilité du cou qui peuvent entraver la vérification de l’angle mort. Évaluez également les capacités motrices et sensorielles qui peuvent avoir un impact sur la manœuvre du volant ou des pédales de frein et d’accélérateur. 

                    • Évaluez l’acuité visuelle et les champs visuels.
                    • Évaluez la mobilité (p. ex. administrez une évaluation de la démarche ou, pour une évaluation plus formelle, utilisez les tests Rapid Pace Walk ou Get Up and Go).
                    • Évaluez l’amplitude de mouvement du cou, des épaules, des coudes, des doigts et des chevilles.
                    • Évaluez la force et la sensation dans les bras, les jambes, les mains et les pieds.
                    • Évaluez la présence de caractéristiques parkinsoniennes.
                    • Évaluez la proprioception.

                     

                    Prenez votre décision clinique concernant l’aptitude à conduire en passant en revue les résultats des étapes 1 à 6. Tenez compte des résultats globaux, pas seulement d’une composante particulière de l’évaluation. Puis, exercez votre jugement clinique pour établir si la conduite automobile de la personne atteinte de trouble neurocognitif est sécuritaire, non sécuritaire ou si vous n’en êtes pas certain(e). Il n’y a pas de réponse magique. Vous devez tenir compte de tous les résultats de votre évaluation de l’aptitude à conduire de la personne atteinte de trouble neurocognitif; puis exercer votre jugement clinique pour interpréter si sa conduite automobile est sécuritaire, non sécuritaire ou incertaine.

                    Gardez à l’esprit que si la personne atteinte de trouble neurocognitif obtient de mauvais résultats aux tests sans facteurs contributifs, comme une mauvaise maîtrise du français, une scolarité limitée ou une grande anxiété, et qu’il y a des antécédents clairs que son trouble neurocognitif a un impact sur les activités instrumentales et élémentaires de la vie quotidienne, la personne atteinte de trouble neurocognitif ne peut pas conduire de façon sécuritaire.

                    Sécuritaire, non sécuritaire ou incertain

                    • Sécuritaire – Il est clairement sécuritaire de conduire. Il n’y a aucune préoccupation qui justifie des tests supplémentaires pour l’instant, mais un suivi dans les 6 à 12 mois ou plus tôt est indiqué s’il y a des changements cognitifs, comportementaux ou fonctionnels importants.
                    • Non sécuritaire – Il est clairement non sécuritaire de conduire. Le risque est élevé et il faut avertir la personne atteinte de trouble neurocognitif de ne pas conduire, documenter vos résultats et les déclarer si cela est obligatoire dans votre juridiction.
                    • Incertain – Il n’est pas certain qu’il soit sécuritaire de conduire. Une évaluation supplémentaire est nécessaire, comme une évaluation spécialisée de la conduite automobile avec une composante sur route.

                    S’il est manifestement SÉCURITAIRE de conduire

                    • Expliquez que bien que la personne atteinte de trouble neurocognitif puisse continuer à conduire pour l’instant, la cessation est inévitable en raison de la progression naturelle de la plupart des troubles neurocognitifs. Il en résulte qu’il est important pour tous d’être proactifs en dressant à l’avance un plan d’alternatives de transport.
                    • Aidez à gérer l’impact émotionnel et pratique de l’inévitable cessation en menant constamment des discussions à ce sujet à partir du tout début de la maladie. Reconnaissez également le stress auquel vous devrez faire face en tant que personne qui devra finalement annoncer la nouvelle concernant la cessation de conduire.
                    • Assurez-vous de connaître vos obligations légales concernant la déclaration d'une conduite non sécuritaire à l’autorité provinciale qui délivre les permis. Par conséquent, vous saurez quoi faire lorsque le trouble neurocognitif aura progressé au point que la personne qui en est atteinte devient inapte à conduire.
                    • Réévaluez l’aptitude à conduire de la personne atteinte de trouble neurocognitif au moins tous les 6 à 12 mois, ou plus tôt s’il y a des changements significatifs de comportement ou de fonctionnement (p. ex. AVQ et AIVQ).

                    S’il est manifestement NON SÉCURITAIRE de conduire

                    La cessation de conduire est l’une des principales transitions que les gens rencontrent plus tard dans la vie. Maintenant que le moment de cesser de conduire est venu, tout comme donner de mauvaises nouvelles dans d’autres domaines des soins de santé, la façon de parler de la cessation à la personne atteinte de trouble neurocognitif et à ses proches aidants peut réduire l’impact négatif de façon significative. Faites preuve d’empathie en ce qui a trait à la grande perte que la cessation de conduire peut représenter et préparez-vous à de fortes réactions émotionnelles en fournissant une validation et du soutien selon les besoins. Assurez-vous de prévoir suffisamment de temps pour la discussion. Essayez d‘impliquer le proche aidant à la discussion afin qu’il puisse soutenir la personne atteinte de trouble neurocognitif après le rendez-vous.

                      • Indiquez clairement que la personne atteinte de trouble neurocognitif est inapte à conduire.
                      • Pensez à communiquer les principales raisons médicales de votre décision, y compris le trouble neurocognitif, mais également les autres problèmes médicaux comme une pathologie oculaire significative, la médication, la fragilité physique, etc.
                      • Soyez empathique, mais ferme au sujet de votre conclusion que la personne atteinte de trouble neurocognitif est inapte à conduire et doit cesser de conduire immédiatement pour sa propre sécurité et celle du public.
                      • Soulignez que la cessation doit être immédiate pour éviter les collisions de véhicules à moteur, qui peuvent être mortelles ou causer de graves blessures, pour elle-même, ses passagers, des piétons et d’autres usagers de la route, et de devoir vivre avec des blessures et une culpabilité permanentes.
                      • Adoptez une approche respectueuse et positive en caractérisant la personne atteinte de trouble neurocognitif comme un conducteur responsable qui comprend certainement son devoir de cesser de conduire avant qu’une crise ne lui force la main (p. ex. une collision de véhicules à moteur ou les blessures qui en résultent).
                      • Expliquez-lui que maintenant que les proches aidants sont conscients que la cessation immédiate est nécessaire, ils partagent la responsabilité de s’assurer que ce soit le cas.
                      • Passez en revue les résultats des tests pertinents avec la personne atteinte de trouble neurocognitif et ses proches aidants pour démontrer la gravité du trouble neurocognitif.
                      • Documentez votre décision dans le dossier clinique de la personne atteinte de trouble neurocognitif et dans une lettre qui lui est adressée. Donnez également une copie aux proches aidants au cas où la personne atteinte de trouble neurocognitif l’oublierait, la perdrait ou la jetterait.
                      • Selon votre région, vous pourriez avoir l’obligation légale de déclarer votre décision relative à la cessation de conduire à l’autorité provinciale qui délivre les permis de conduire. Dans ce cas, vous pouvez expliquer à la personne atteinte de trouble neurocognitif que vous êtes désolé(e) de le faire, mais que vous n’avez pas le choix, car c’est la loi. Puis, suivez le processus de déclaration de votre province ou territoire.
                      • Travaillez avec la personne atteinte de trouble neurocognitif, ou recommandez que ses proches aidants travaillent avec elle, pour développer un plan d’alternatives de transport. Cela permettra de garantir que la personne atteinte de trouble neurocognitif peut toujours se déplacer et qu’elle est aussi indépendante que possible.
                      • Expliquez-lui que devoir cesser de conduire peut mener à divers défis pratiques, émotionnels et de santé avec lesquels vous essayerez de l’aider lors de rendez-vous de suivi.
                      • Apprenez des stratégies pour gérer l’impact émotionnel sur toutes les personnes concernées, y compris le stress auquel vous devrez faire face.

                    • Si la personne atteinte de trouble neurocognitif continue à insister de conduire :

                      • Maintenez fermement que la personne atteinte de trouble neurocognitif doit cesser de conduire immédiatement, mais ne vous disputez pas, car elle peut avoir une compréhension ou un jugement limité.
                      • Précisez que si la personne atteinte de trouble neurocognitif est impliquée dans une collision de véhicules à moteur, elle pourrait être légalement responsable, être tenue financièrement responsable et son assureur pourrait ne pas couvrir les coûts.
                      • Expliquez que le dossier médical de la personne atteinte de trouble neurocognitif est un document légal qui peut faire l’objet d’une citation à comparaître. Cela comprend les résultats de l’évaluation et confirme que la personne atteinte de trouble neurocognitif et ses proches aidants ont été informés qu’elle ne peut pas conduire de façon sécuritaire et qu'elle a été avisée de cesser de conduire.
                      • Encouragez les proches aidants en essayant de prendre des mesures pour empêcher la personne atteinte de trouble neurocognitif de conduire, par exemple, en lui suggérant de faire don de la voiture à un membre de la famille en échange de quelques déplacements ou, en dernier recours, en cachant les clés du véhicule.
                      • Consultez votre assureur contre la faute professionnelle si des questions surviennent sur la conduite automobile au sujet desquelles vous êtes incertain(e) ou si la personne atteinte de trouble neurocognitif ou un proche aidant vous menace de poursuite judiciaire.

                      Si vous pensez que la personne atteinte de trouble neurocognitif s’expose ou expose d’autres personnes à un danger immédiat :

                      • Expliquez la situation à la police et notez le nom et le numéro d’insigne de l’agent dans le dossier clinique de la personne atteinte de trouble neurocognitif. La police pourrait déclarer qu’elle ne peut intervenir que si elle observe la personne conduisant de façon non sécuritaire ou sans permis valide.
                      • Marquez le formulaire de déclaration à l’autorité qui délivre les permis de la mention « Urgent ». Conservez une copie dans vos dossiers y compris la confirmation d’envoi par télécopieur.

                      Si la sécurité à conduire est INCERTAINE

                      • Expliquez les résultats préoccupants de toutes les composantes de l’évaluation, pas seulement les notes des tests cognitifs.
                      • Discutez de l’option de cesser de conduire maintenant puisque la personne finira par devoir le faire. Soyez empathique en ce qui concerne la perte que représente la cessation de conduire. En même temps, expliquez les dangers potentiels pour la personne et les autres si elle continue à conduire, le risque de poursuite judiciaire et, selon la juridiction, votre obligation de déclaration à l’autorité qui délivre les permis.
                      • Si elle ne veut rien savoir de la cessation, expliquez-lui qu’elle devra se soumettre à une évaluation spécialisée de son aptitude à conduire.
                      • Décrivez l’objectif d’une évaluation complète de la conduite automobile pour les personnes atteintes notamment de trouble neurocognitif, qu’elle inclut des composantes hors route et sur route, et qu’elle est généralement coûteuse.
                      • Dirigez-la vers une évaluation spécialisée de la conduite automobile et faites le suivi des résultats. Si les résultats de l’évaluation estiment que la personne atteinte de trouble neurocognitif est :
                        • inapte à conduire, suivez les suggestions ci-dessus concernant « S’il est manifestement NON SÉCURITAIRE de conduire »;
                        • encore apte à conduire, suivez les suggestions ci-dessus concernant « S’il est manifestement SÉCURITAIRE de conduire ».
                      • Préparez-vous pour le moment inévitable où vous devrez dire à la personne atteinte de trouble neurocognitif qu’elle doit cesser de conduire. Cela comprend travailler avec la personne atteinte de trouble neurocognitif ou recommander que ses proches aidants ou autres fournisseurs de soins de santé travaillent avec elle pour développer un plan d’alternatives de transport. Cela permettra de garantir que la personne atteinte de trouble neurocognitif peut toujours se déplacer et qu’elle est aussi indépendante que possible.
                      • Continuez à faciliter des discussions continues et à gérer l’impact émotionnel sur toutes les personnes concernées, y compris le stress auquel vous devez faire face. Assurez-vous de faire un suivi avec le patient au moins tous les six à douze mois, ou plus tôt s’il y a des changements significatifs de cognition, de comportement ou de fonction.

                      Voici quelques sources d’information supplémentaires (principalement en anglais) :