Welcome to Driving with Dementia

Æ

Je suis professionnel de la santé et je voudrais en savoir plus sur :

Sections

Reconnaître les défis

La cessation de conduire pose des défis uniques pour chaque personne concernée, pour la personne atteinte de trouble neurocognitif et pour ses proches aidants, ainsi que pour les professionnels de la santé qui facilitent le processus. Au cœur de ces défis est l’équilibre entre les préoccupations de sécurité et la préservation de l’indépendance et du sentiment d’identité de la personne atteinte de trouble neurocognitif.

Ce site Web traite de plusieurs des défis pratiques qui suivent. Il fournit également des stratégies concernant les défis émotionnels qui peuvent gêner ou gâcher la relation avec les professionnels de la santé.

Les défis pratiques :

  • des opportunités et des ressources éducatives limitées;
  • des preuves limitées pour valider les outils d’évaluation de l’aptitude à conduire;
  • le manque de clarté des exigences provinciales et territoriales et des processus de déclaration d'une conduite non sécuritaire.
     

Les défis émotionnels :

  • l’appréhension d’aborder le sujet de la cessation de conduire;
  • la possibilité de réactions émotionnelles intenses de la part de la personne atteinte de trouble neurocognitif et de ses proches aidants;
  • les problèmes de confidentialité;
  • les tensions entre les personnes atteintes de trouble neurocognitif et leurs proches aidants.

Voici ce que disent des professionnels de la santé

    Gériatre :

  • Je pense que je me débats encore avec les outils d’évaluation en cabinet. Quels sont les bons outils à utiliser? Comment doit-on interpréter les résultats? Quelles pourraient être leurs failles? C’est un aspect important qui préoccupe vraiment les gens.
  • Médecin de première ligne :

  • Je pense que de parler aux gens de leur permis de conduire est très difficile, que c’est l’une des choses les plus difficiles que j’ai à faire.
  • Gérontopsychiatree :

  • Si vous ne l’abordez pas correctement, c’est la fin de votre relation avec eux en tant que fournisseur de soins de santé, car les personnes atteintes de trouble neurocognitif oublient beaucoup de choses, mais, en règle générale, elles n’oublient pas qui leur a retiré leur permis de conduire.
  • Ergothérapeute :

  • Je pense que retirer le permis de conduire d’un conducteur ou dire à une personne qu’elle est dangereuse est une atteinte majeure à son indépendance et génère beaucoup d’émoi chez les gens. La santé mentale des professionnels de la santé est manifestement touchée.
  • Les défis pratiques – Le manque d’autres options de transport est un problème courant, surtout en milieu rural. Cela peut mener à des difficultés avec les activités essentielles, comme obtenir de l’épicerie et des médicaments ou aller à des rendez-vous, ce qui peut avoir un impact sur la santé physique. De plus, si elles ne sont plus en mesure de rester socialement actives, cela peut avoir un impact négatif sur leur bien-être émotionnel.
  • Les défis de santé – Il peut y avoir une gamme de résultats de santé négatifs liés à la cessation de conduire y compris la dépression, l’augmentation du déclin cognitif et fonctionnel ainsi qu’une baisse de l’état de santé général. Le risque de placement en soins de longue durée et de mortalité est plus élevé après la cessation de conduire.
  • Les défis émotionnels – La conduite automobile est souvent un marqueur d’indépendance qui est lié à l’estime de soi, à l’identité et au rôle. De plus, beaucoup de personnes aiment conduire et sont fières de pouvoir posséder une voiture et de l’entretenir. La conduite automobile permet également de faire des contributions positives et d’avoir des connexions avec les autres. La cessation de conduire mène souvent à une dépendance accrue sur les autres, ce qui perturbe l’identité et mène à une isolation sociale accrue, la solitude et la dépression. De plus, la personne atteinte de trouble neurocognitif peut ne pas réaliser ni se rappeler que son trouble neurocognitif a un effet sur sa conduite automobile. Il en résulte qu’elle pourrait ne pas comprendre pourquoi elle doit cesser de conduire. Dans l’ensemble, les réponses émotionnelles de personnes atteintes de trouble neurocognitif sont variées et peuvent comprendre la perte, la tristesse, le deuil, la peur, l’anxiété, la frustration, l’embarras, la colère, l’agitation et l’irritation.


Voici ce que disent certaines personnes atteintes de trouble neurocognitif :

  • J’ai toujours aimé conduire. C’est un plaisir. J’aime parcourir les routes, les autoroutes, les routes de campagne et simplement regarder. C’est reposant. C’est thérapeutique. Quand on est vraiment contrarié par exemple, on prend un bain de nature. On va au parc en voiture. Ou on saute dans la voiture pour rendre visite à quelqu’un.
  • Cela me donne une sensation de liberté. Je n’ai pas besoin de compter sur quelqu’un d’autre pour me conduire quelque part. Si je veux simplement aller prendre un café avec mes amies, je prends la voiture et j’y vais.
  • C’est synonyme d’indépendance, surtout en milieu rural. Quand on vit dans une petite ville à la campagne, l’autobus ne passe pas toutes les 30 minutes.
  • Les défis pratiques – La cessation de conduire peut devenir un défi pour les proches aidants qui doivent assumer des responsabilités supplémentaires découlant du fait d’assurer toute la conduite ou d’avoir à faire tous les arrangements. Cela peut être particulièrement contraignant pour ceux vivant en milieu rural où les distances sont plus grandes et les autres options de transport sont moins nombreuses. Par ailleurs, après la cessation de conduire, il incombe souvent aux proches aidants de garder la personne atteinte de trouble neurocognitif physiquement et socialement active. Le proche aidant peut avoir peur d’aborder le sujet de cesser de conduire avec les professionnels de la santé par crainte de l’impact potentiel sur la qualité de vie.
  • Les défis émotionnels – Les sentiments de perte, de tristesse et de deuil sont inévitables, car la cessation de conduire est un rappel du déclin continu de la personne atteinte de trouble neurocognitif. De plus, tout au long du processus de cessation et après, les proches aidants pourraient se sentir débordés par les responsabilités supplémentaires qu’ils doivent assumer. Par exemple, ils pourraient devenir responsables de toute la conduite automobile et d’aider la personne atteinte de trouble neurocognitif à garder sa raison d’être, ses rôles et sa participation sociale. Les proches aidants pourraient également ressentir de la crainte ou de l’anxiété sur la façon de faire face à l’impact émotionnel de la cessation de conduire sur la personne atteinte de trouble neurocognitif. Par exemple, si la personne atteinte de trouble neurocognitif répond négativement ou les blâme, les proches aidants pourraient avoir des sentiments de frustration, de colère et de culpabilité. Si la résistance à la cessation persiste, ils pourraient se sentir découragés ou impuissants. Ils pourraient avoir peur de ne pas pouvoir empêcher la personne atteinte de trouble neurocognitif de conduire. En plus de se faire du souci au sujet de personnes pouvant être blessées et de se sentir coupable, le proche aidant pourrait craindre qu’on lui reproche de ne pas avoir empêché l’accident.


Voici quelques sources d’information supplémentaires (en anglais seulement) :